L'égalité entre les femmes et les hommes est l'affaire de tous
Le plan d’action 2021-2023 de l'UPPA pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes complète les dispositifs existants de lutte contre les discriminations, le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles.
« Nous avons tendance à penser que l'université est un milieu protégé, à l'abri des questions d'égalité entre les femmes et les hommes ainsi que des violences sexuelles et sexistes. Ici comme ailleurs, nous sommes malheureusement confrontés à des enjeux de société qui concernent tout autant le personnel que les étudiants », regrette Maylis Douence, maître de conférences en Droit public chargée depuis février dernier de la mission ''Égalité Diversité'' au sein de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour. Adossée à un programme de recherche pluridisciplinaire en études de genre mené par les laboratoires ALTER et ITEM , l'enquête ''Egalité Femmes – Hommes à l'UPPA (pdf -(PDF - 7,60 Mo)" présentée en juin 2018 par Évelyne Barthou, maître de conférences en sociologie et chercheure à l'UMR TREE, dresse un état des lieux offrant une base solide pour construire une feuille de route ambitieuse.
Lutter contre les inégalités professionnelles
Maylis Douence pointe en premier lieu les inégalités dans les évolutions de carrière, dans l’articulation entre activité professionnelle et vie personnelle et surtout dans le recrutement. De fait, 59 % des personnels enseignants, enseignants chercheur et chercheurs de l'UPPA sont aujourd'hui des hommes. Les femmes étant, a contrario, sur-représentées dans les postes les plus précaires et les moins bien rémunérés : 74% de femmes en catégorie B et 76% en catégorie C. Ce déséquilibre soulève avant tout la question de l’égal accès aux corps, grades et emplois. Le plan d’action pluriannuel de l'UPPA pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes s'engage à ce titre à mieux former les professionnels en charge des recrutements sur les risques de discrimination, mais aussi à mieux communiquer sur les métiers sans stéréotypes de genre, en proposant en amont des actions de sensibilisation auprès des lycéens et des étudiants. « Si nous voulons faire évoluer les mentalités, il est nécessaire de favoriser la mixité dans les études et inciter les filles à s'orienter plus volontiers vers les formations relevant par exemple du secteur ''sciences et techniques'' », souligne Maylis Douence. Le mentorat individualisé, consistant pour une professeure de l'UPPA à accompagner la carrière d'une étudiante, fait également partie des initiatives intéressantes qui méritent d'être amplifiées.
Prévenir les discriminations et les violences
« Traiter de l'égalité entre les femmes et les hommes, ajoute Maylis Douence, c'est aussi prévenir et traiter les discriminations, les actes de violence, de harcèlement moral ou sexuel et les agissements sexistes : une soirée étudiante qui dérape, une relation ambiguë, un comportement misogyne... Malheureusement les victimes ont souvent du mal à parler. » Les multiples outils déjà mis en place à l'UPPA ces dernières années sont appelés à gagner en visibilité. Maylis Douence évoque notamment le Service Médico-Psycho-Social et de Prévention (SMPSP) à l'intention du personnel, l'Espace Santé Étudiants (ESE) ainsi que le Comité d’Intervention Harcèlement Sexuel (CIHS) chargé d’accompagner les personnes victimes ou témoins et de réfléchir aux éventuelles procédures disciplinaires ou pénales à l’encontre des auteurs d'agissements prohibés. Une ''Fiche Alerte'', facilement accessible en ligne, est du reste à la disposition de tous pour signaler des faits relevant d'une présomption de harcèlement sexuel ou de violences sexistes et sexuelles. Ce travail de fond s'inscrit dans une stratégie globale visant à favoriser un climat serein. « Une démarche sincère et non militante, assure Maylis Douence, complémentaire du label Human Resources Excellence in Research (HRS4R) obtenu par l'UPPA en 2021, bénéfique aux étudiants comme aux personnels, aux femmes comme aux hommes ».
Contact : Maylis Douence