2025-04 De Timisoara à Ceaușescu : un mémoire nourri par UNITA

Agenda

Campagnes de mobilités en cours

De Timisoara à Ceaușescu : un mémoire nourri par UNITARetour d'expérience d'un étudiant UPPA

Par Eloise Mayoux, Emeric Charpentier

Grâce aux mobilités UNITA, Émeric Charpentier, étudiant en master Histoire de l’art à l’UPPA, a trouvé sa voie. Son sujet de mémoire : les affiches de propagande sous la dictature de Ceaușescu, en Roumanie.

Un BIP comme déclencheur de vocation

Tout commence par une opportunité saisie presque par hasard. En Licence 3 d’Histoire de l’art et Archéologie à l’UPPA, Émeric entend parler d’un Blended Intensive Program (BIP) organisé à l’université de Timisoara, en Roumanie. Sur les conseils d’un ami, il décide d’y participer. Ce programme européen, intitulé Intercomprehension for Language for Specific Purposes (LSP), réunit des étudiants de plusieurs universités partenaires autour de la thématique de l’intercompréhension – une approche plurilingue favorisant la compréhension entre locuteurs de langues romanes.

Ce premier séjour lui laisse un souvenir marquant : « une super ambiance, des rencontres enrichissantes, des profs investis et une belle découverte de la ville ». Surtout, il en revient avec une nouvelle idée : pourquoi ne pas consacrer son mémoire de master à la Roumanie ?

Le fil rouge roumain

I. Cova. În slujba Patriei!. 1969. Muzeul Țăranului Român, Bucarest, Roumanie.
De retour à l’UPPA, il poursuit son cursus en Master 1 Histoire, Civilisations, Patrimoine. Art. et affine son projet de recherche. Passionné depuis le début de ses études par l’histoire des Balkans, Émeric choisit d’analyser un corpus d’affiches de propagande produites sous la dictature de Ceaușescu, entre 1965 et 1989. Le sujet est peu exploré : la majorité des documents qu’il rassemble sont mal datés, rarement signés, et encore largement absents des travaux universitaires.

Sa démarche est à la croisée des disciplines : histoire politique, esthétique visuelle, analyse symbolique. Il s’intéresse à l’évolution graphique des affiches, à l’émergence du culte de la personnalité dans les années 70, et au particularisme roumain face aux canons soviétiques, tout en posant un regard transversal sur d'autres productions visuelles, comme les affiches de cinéma.

L’intercompréhension comme outil et moteur

Déterminé, Émeric commence à apprendre le roumain dès sa L3, bien avant d’envisager une mobilité longue. Grâce à UNITA, il bénéficie d’une mobilité virtuelle dédiée à l’apprentissage du roumain, qui lui permet de progresser sans avoir à quitter la France. Aujourd’hui, il évalue son niveau à A2/B1.

Pas encore assez confiant pour un Erasmus, il décide néanmoins de repartir en mars 2025 à Timisoara pour suivre une deuxième fois le même BIP. L’objectif est double : approfondir les notions linguistiques et revoir les enseignants locaux, mais aussi amorcer un travail d’enquête sur place. Il commence à consulter sur place des archives d’affiches de propagande sous la dictature Ceaușescu et prépare un nouveau séjour pour renforcer son corpus.

Anonyme. Trăiasca 23 August. Années 1980. Biblioteca Județeană Octavian Goga, Cluj-Napoca, Roumanie.

Un projet de recherche ancré dans l’expérience

L’enthousiasme d’Émeric est communicatif. Son projet de mémoire, à la fois original et personnel, s’est construit naturellement grâce aux mobilités offertes par l’alliance UNITA.

Sans lien personnel avec la Roumanie, Émeric est l’exemple d’un étudiant dont le parcours s’est transformé grâce aux mobilités européennes. Un bel exemple de curiosité, d’autonomie, et de décloisonnement des disciplines.