Deux nouveaux projets de recherche dans le domaine de l’environnement

L’appel à projets “Challenges scientifiques / projets exploratoires” de l’I-SITE Solutions pour l’Énergie et l’Environnement invite les chercheurs de l’UPPA à proposer des projets de recherche innovants pour explorer de nouvelles thématiques ou relever des défis scientifiques, sociétaux et technologiques. Une enseignante-chercheuse et une directrice de recherche ont été lauréates de l’appel à projets 2025.
DEBone : Utilisation du bilan énergétique dynamique pour calibrer les arêtes de poisson et autres structures calcifiées en tant que capteurs environnementaux
Porté par Charlotte Récapet – laboratoire Écobiop, unité mixte de recherche UPPA-INRAE
Mission sociétale interdisciplinaire de l’UPPA : Adapter les écosystèmes littoraux, forêts et montagnes pour les rendre plus résilients
Les poissons pourraient être de véritables “capteurs vivants” du changement climatique. En effet, la croissance et la composition chimique de leurs parties calcifiées, comme les arêtes ou les otolithes (petites structures de l’oreille interne), est influencée par les perturbations environnementales qu’ils ont rencontrées. Celles-ci constituent donc de précieux capteurs des perturbations environnementales dans les milieux aquatiques, en particulier pour les espèces qui fréquentent à la fois les eaux douces et les eaux de mer, et ce à des endroits où des capteurs physiques peuvent difficilement être installés.
Mais décrypter ces “archives” naturelles n’est pas simple, car elles résultent à la fois de l’environnement extérieur et du métabolisme interne du poisson. Le projet vise donc à développer un modèle scientifique capable de distinguer ces deux processus, afin de rendre l’interprétation plus fiable.
Pour y parvenir, le projet développera un modèle théorique de la composition des parties calcifiées basé sur la théorie du “bilan énergétique dynamique” métabolique (Dynamic Energy Budget), le calibrera à l'aide d'expériences et exploitera les possibilités d'échantillonnage sur le terrain pour valider cette approche.
MIRAGE : Perspectives mécanistiques et intermédiaires réactifs dans les transformations en phase gazeuse des dérivés hémiterpéniques
Porté par Karinne Miqueu – laboratoire IPREM, unité mixte de recherche UPPA-CNRS
Mission sociétale interdisciplinaire de l’UPPA : Adapter les écosystèmes littoraux, forêts et montagnes pour les rendre plus résilients
La stabilité de notre planète dépend notamment des aérosols atmosphériques, de minuscules particules qui influencent le climat et la qualité de l’air. Parmi eux, les aérosols organiques secondaires (SOA), formés par l'oxydation des composés organiques volatils (COV). Pour comprendre la formation des SOA, il est nécessaire de disposer de connaissances détaillées sur la transformation des précurseurs organiques et les mécanismes de réaction impliqués, ce qui implique la tâche difficile d'identifier les molécules intermédiaires.
Pour ce faire, le projet va étudier les réactions en phase gazeuse des COV biogéniques, en particulier les hémiterpènes, et leurs produits d'oxydation, lorsqu’ils interagissent avec la lumière UV ou des polluants comme l’ozone. Il combinera des expériences contrôlées avec des techniques spectroscopiques de pointe, capables de détecter et d’identifier ces molécules qui ont une très courte durée de vie.
Ces avancées permettront de mieux prédire la chimie atmosphérique, avec des retombées directes pour la compréhension du climat et l’amélioration de la qualité de l’air. La méthodologie développée pourra aussi être appliquée à d’autres systèmes atmosphériques, afin d’éclairer plus largement les mécanismes chimiques à l’œuvre dans l’environnement.
L’I-SITE Energy and Environment Solutions (E2S) est un consortium de recherche associant l’UPPA, INRAE, Inria et le CNRS ayant obtenu des fonds du Programme d’Investissements d’Avenir grâce au label d’excellence universitaire I-SITE (Initiative Sciences, Innovation, Territoires, Economie).