Des matériaux biosourcés "Made in Landes"

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Une femme consulte la lettre de l'UPPA sur sa tablette
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Des matériaux biosourcés "Made in Landes"

Prolongée jusqu’en 2025 et soutenue par le Département des Landes, la chaire “BOIS : Biobased Materials” affiche des résultats prometteurs dans la valorisation de la biomasse issue des activités forestières et agricoles.

Robles, comme “chênes” en espagnol... Titulaire depuis octobre 2019 de la chaire “BOIS : Biobased Materials”, Eduardo Robles porte bien son nom. Installé sur le site de Mont-de-Marsan, le chercheur de l’IPREM (Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l’environnement et les matériaux) travaille en partenariat avec le Conseil départemental des Landes sur la valorisation des déchets issus de l’industrie agro-forestière. « L’objectif est de développer de nouveaux matériaux biosourcés, dans une optique d’économie circulaire et de développement de la chimie verte », invoque-t-il.

De nombreux projets lancés par la chaire BOIS portent aujourd’hui leurs fruits. Outre l’élaboration d’un procédé vert pour extraire la lignine de la liqueur noire Eduardo Robles et son équipe se sont aussi intéressés aux propriétés des molécules de tanins extraites de l’écorce des pins maritimes. En associant ces tanins issus de la coupe des arbres à la lignine de la liqueur noire et à une très faible quantité de matériau inorganique (5 %), ils sont parvenus à élaborer un revêtement de protection du bois retardateur de flamme. Une alternative sans danger pour l’homme, à la différence de la plupart des produits toxiques vendus aujourd’hui dans le commerce, qui permet de surcroît de valoriser deux types de résidus différents dans une logique d’économie circulaire.

Avec le technopôle Agrolandes, la chaire BOIS s’est également penchée sur l’utilisation des résidus de l’industrie agroalimentaire dans le développement de matériaux polymériques. « À partir de plumes de canards, nous fabriquons par exemple des adhésifs ainsi que des films alimentaires biodégradables et résistants », expose Eduardo Robles, soulignant que l’usage des plumes des volatiles reste à ce jour un domaine de recherche très peu exploré dans le monde. De quoi s’envoler vers de nouveaux horizons ?

Hydrogel après synthèse et hydrogel partiellement hydraté

 

Un hydrogel biosourcé et biodégradable

Étude de valorisation de déchets industriels pour application en bio-matériaux pour les sols
Doctorante à l’IPREM dans le cadre du programme européen EDENE, Luanna Moura mène depuis 2021 des travaux de recherche sur le développement d’un composite agricole visant à améliorer l’approvision-nement des plantes en eau sans nuire au sol. Sous la direction d’Eduardo Robles, la jeune chercheuse diplômée de l’université fédérale de Rio de Janeiro s’intéresse plus particulièrement à la lignine, un polymère naturel riche en phénols extrait de la liqueur noire, un sous-produit de l’industrie du papier.

« Notre laboratoire valorise la liqueur noire locale en utilisant une approche respectueuse de l’environnement. Je développe ensuite, explique-t-elle, un composite à base de lignine précipitée et de biochar, un charbon d’origine végétal. J’arrive ainsi à produire un hydrogel 100 % biodégradable et biosourcé à 90 %, qui a la propriété de retenir l’eau et de la libérer de manière progressive sans porter atteinte à la qualité des sols. »