Première action du futur fablab "Sport et santé"

Première action du futur fablab “Sport et santé”

Par Cécile Garcia, ingénieure pédagogique chargée d'accompagnement des fablabs d'Irekia

Village sport santé

Le 14 mars 2024 sest déroulé sur le campus de Montaury à Anglet le village sport santé, organisé par le service des sports de l'université (SUAPS), en association avec les services Espace santé étudiant, Sécurité santé au travail et Vie étudiante. Les étudiants de la licence 3 STAPS d’Anglet mention Activité physique adaptée et santé (APAS) ont proposé aux étudiants présents de bénéficier d’une évaluation de leur santé, action préparée durant tout le premier semestre de formation.

Le fablab “Sport et santé” en cours de création s’attachera à déployer ce type d’actions sur des thématiques similaires et auprès d’un plus large public en développant des partenariats avec le territoire.

Composée de tests sur la condition physique (marche, saut, mesure de la force de préhension), de mesures anthropométriques et de composition corporelle (taille, poids, masse musculaire, masse grasse) et d’un questionnaire autodéclaré à compléter en ligne, cette évaluation permet de donner aux participants un premier bilan de leur activité physique (suis-je inactif ou actif, quel est mon niveau de sédentarité, quel est mon niveau de stress, etc.). Il s’agit, selon les résultats obtenus, de les accompagner ou de les orienter vers un professionnel de santé (psychologue, médecin, assistant social) ou vers davantage de pratique d’activité physique.

Les étudiants précisent : « Il ne s’agit pas forcément de conseiller de faire du sport, mais plutôt de développer des stratégies d’activité physique quotidienne ou d’expliquer comment modifier ses habitudes pour être moins sédentaire en faisant par exemple davantage de marche à pied ou en prenant les escaliers plutôt que l’ascenseur. »

Lévaluation a été réalisée dans le cadre de l’UE “Approfondissement des techniques d’évaluation et d’intervention en activité physique”, et le protocole a été conçu durant les séances de TD du premier semestre.

Le travail des étudiants a consisté à identifier les outils de mesures physiques, puis à tester des questionnaires déjà validés scientifiquement pour choisir celui qui leur semblait le plus adapté au public visé. Ce questionnaire a ensuite été intégré dans un logiciel d’enquête pour permettre le passage du questionnaire et l’analyse les résultats. C’est la combinaison de cette enquête et des tests (condition physique et anthropométries) qui permet de faire un diagnostic précis.

Une approche pédagogique de mise en situation réelle

Cette approche pédagogique proposée par l’équipe enseignante de la licence STAPS Activité physique adaptée et santé* consiste à proposer aux étudiants de tester des situations de travail qu’ils seront amenés à rencontrer dans leur future vie professionnelle. Cette proposition constitue pour eux une opportunité de se “frotter” à une situation réelle : comment aborder un public, comment diffuser un message et apporter un diagnostic ? Elle favorise la confrontation des étudiants à la réalité du monde économique et social du territoire et les initie à une démarche réflexive.

Cette action entre dans le cadre du fablab « Sport et santé » qui sera déployé en septembre 2025. Ce fablab, dédié aux questions de l’activité physique, permettra de mettre en relation les étudiants avec la société civile, les partenaires économiques et les collectivités locales autour de projets concrets ou d’enquêtes. Les actions menées amèneront les étudiants à mettre leurs compétences acquises à l’université au service de la santé publique sur le territoire local en s’appuyant sur l’expertise des enseignants encadrants et des résultats de la recherche.

Dans cet objectif, les étudiants se montrent aussi force de proposition : « Cette évaluation peut être faite par tout le monde, à tout âge. Réaliser cette action sur la population du Pays basque en diversifiant les lieux de collecte (dans des collectivités territoriales, les espaces publics, lors de manifestations) permettrait d’avoir un bilan global et d’orienter les personnes vers des structures pouvant les aider à modifier leurs habitudes pour être plus actives par exemple. »

Sur la méthodologie en mode projet et sur le contact avec la population, les étudiants ont aussi leur avis : « C’est la première fois qu’on travaille en préparant une action et en la mettant en œuvre. C’est intéressant car c’est le but de notre formation : évaluer et rediriger. C’est une première expérience terrain très concrète qui permet de voir que ce n’est pas facile d’attirer des personnes pour réaliser des bilans mais aussi de changer les mentalités : la santé est souvent associée à la médecine, et pas forcément à l’activité physique. Il reste de nombreux axes à développer, notamment en prévention. »

* Thomas Barokas, Thibaut Derigny, Adeline Loizeau, Frédéric Marchet, Aurélien Sassier et Gautier Zunquin.