« Tu connais mon métier ? » : les déterminants de l’orientation et premier jeu de rôle

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Eve Péré
Coordinatrice générale du projet pour l'Université de Pau et des Pays de l'Adour
eve.pere @ univ-pau.fr

Manon Clippe
Chargée de projets ACCES (ACCompagner vers l'Enseignement Supérieur _ PIA3)
manon.clippe@univ-pau.fr

Actualités ACCES

« Tu connais mon métier ? » : les déterminants de l’orientation et premier jeu de rôle

Le 23 janvier, dans le cadre du programme ACCES (PIA3), les 32 élèves de seconde du lycée Jules Supervielle d’Oloron-Sainte-Marie ont poursuivi leur exploration des métiers à l’aide du podcast, après une première initiation deux semaines plus tôt. Cette seconde session leur a permis de s’interroger sur les facteurs influençant les choix d’orientation et de s’exercer, pour la première fois, à la réalisation d’interviews enregistrées.

Ce jeudi 23 janvier, les 32 élèves qui expérimentent l’action  « Tu connais mon métier ? » se sont retrouvés au CDI du lycée pour une séance spéciale.

Lors de cette première heure de formation, ils ont eu l’opportunité d’échanger avec Cyril Joubert, directeur du CIO d’Oloron-Sainte-Marie, venu partager son expertise et les aider à mieux comprendre les mécanismes de l’orientation. En groupe, les élèves ont réfléchi aux multiples facteurs influençant leurs choix, de la sélection des enseignements de spécialité à la projection vers les formations supérieures, jusqu’à la réflexion sur de futurs métiers. Chaque élève a été invité à écrire un déterminant qui résonnait en lui sur un post-it et à venir le coller sur les fenêtres du CDI.

Si des facteurs comme l’accès aux études supérieures ou la stabilité de l’emploi futur ne sont pas encore au cœur de leurs préoccupations, le salaire, en revanche, s’impose comme un critère décisif dans leurs choix d’avenir. Un autre élément a également suscité un vif débat : les stéréotypes de genre. Très vite, plusieurs groupes mixtes se sont formés. D’un côté, ceux qui estiment que ces croyances sont dépassées et qu’aujourd’hui, une femme peut exercer n’importe quel métier, y compris les plus manuels. De l’autre, ceux qui considèrent que ces stéréotypes sont encore valides. Enfin, certains reconnaissent leur persistance, tout en affirmant qu’ils ne devraient plus dicter les choix professionnels des individus.

La première heure de session s’est clôturée sur une intervention inattendue. Un élève, qui jusque-là ne semblait pas vraiment attentif, se balançant sur sa chaise, a soudain pris la parole : « Moi, plus tard, je veux être assistant maternel. » Un instant de silence a précédé les éclats de rire et les réactions surprises de ses camarades. Lorsqu’on a demandé à l’un d’eux ce qui l’étonnait le plus, il a répondu du tac au tac : « Ce n’est pas que ça me choque à cause de son genre… C’est juste que, le connaissant, je ne lui laisserais jamais mon enfant ! »

Fiches métier et jeux de rôle

Réfléchir aux déterminants a permis aux intervenants de rapprocher les lycéens du monde professionnel. De l’analyse des critères d’orientation aux réalités du terrain, il n’y avait qu’un pas, franchi grâce à une approche dynamique mêlant fiches métier et jeux de rôle.

Divisés en demi-classe, puis en binômes, les élèves ont reçu des fiches métiers créées par la professeure documentaliste du lycée, en collaboration avec la chargée de projet de l’UPPA. Ces fiches détaillaient les qualités, défauts, motivations et aspects de la personnalité liés à chaque métier, et incluaient également des informations pratiques sur les horaires, la stabilité de l’emploi, ainsi que des exemples de parcours scolaires nécessaires pour y accéder.

À tour de rôle, les binômes se sont interrogés sur le parcours et les missions de leur partenaire, tout en enregistrant leurs échanges grâce à leurs smartphones. Cet exercice leur a permis de se mettre dans la peau d’un interviewer, un peu comme l’exercice qu’ils devront bientôt réaliser pour enregistrer les vrais épisodes du podcast.

Rapidement, l’exercice a donné lieu à des situations aussi sérieuses qu’amusantes. Certains, très investis, se sont prêtés au jeu avec professionnalisme, peaufinant leur argumentaire et adoptant un ton formel. D’autres, plus distraits, déçus de devoir travailler pendant les deux heures qui étaient initialement des pauses « Macdo », ont dû être accompagnés par la professeure documentaliste ou la chargée de projet UPPA.

Mais au-delà du jeu, l’expérience a soulevé des interrogations essentielles : qu’est-ce qu’un bon entretien ? Quelles questions poser ? Comment rester sérieux pendant l’interview ?

Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre lors de la troisième session de formation, prévue le 6 février 2025.

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